War and Peace

Auteur : Redge

Si certains jeux de stratégie s’étendent sur plusieurs siècles ou plusieurs millénaires, War and Peace couvre une période beaucoup plus restreinte : 1796-1815.
Sous cette appellation vraisemblablement et à très juste titre inspirée du roman fleuve de Tolstoï se cache un jeu de stratégie comme on en fait plus, comme une adaptation pure d’un jeu de stratégie de plateau. Puristes réjouissez-vous ! quand aux autres, peut-être allez vous comprendre ce qui un jour à conduit les plus vieux d’entre nous aux jeux de stratégie.

Oubliez deux secondes les méga-hits que sont (à juste titre) Warcraft et AOM, et immergez vous dans l’univers des Empires de la période Napoléonienne. Partez à la conquête de l’Egypte, ou de n’importe (ou presque) quelle autre partie du monde. Gérez  votre empire de main de maître, et soyez un vrai Napoléon, pas un Christian Clavier…

Mais voyons en détails ce jeu avant de vous faire part de notre critique :

Principe du jeu

Développé et distribué par Microids, War and Peace est un jeu 100% français, au cas ou il y en aurait encore qui penseraient que la France ne sait pas faire de bons jeux. Ce jeux s’inscrit dans la veine des Europa Universalis, avec une approche peut-être plus ludique et moins complexe. War and Peace pourrait être le mariage parfait entre Europa Universalis et Fields of Glory, ce dernier étant un titre que les plus vieux doivent connaître, j’espère…

Le principe du jeu est assez simple : vous êtes à la tête d’un des 6 grands empires de l’époque Napoléonienne (France, Angleterre, Prusse, Russie, Autriche et empire Ottoman). Sur une carte du monde, faite évoluer votre empire au grès des alliances et trahisons pour atteindre un objectif que vous définissez au départ : Eliminer une ou plusieurs nations, conquérir des capitales ou un certains nombre de villes.
Car à l’opposé de nombreux jeux de stratégie de ce type, la notion de territoire n’existe pas.
Vous ne prenez pas territoires par territoires, mais ville par ville.
En effet, c’est la ville qui est l’unité territoriale de votre empire. Vous disposez d’un certains nombre de villes (historiques) au départ, la mappemonde en comportant au total 183.
Des petites, des moyennes et des grandes qui se différencient par leur capacité de production de bâtiments. Sur une petite ville vous pouvez en construire deux, trois sur une moyenne et cinq sur une grande.

Vous développez vos villes, votre économie, vos armées, vos technologies et bien entendu le tout en gérant les relations diplomatiques avec les autres pays et le tout en temps réel dans un environnement 3D, et hop ! c’est parti pour des heures de jeu en perspective. Mais heureusement vous pouvez sauver quand bon vous semble, même si la sauvegarde met des lustres à se charger…

L’économie

L’économie repose sur trois à ressources.
1- Votre capacité en hommes qui diminue lorsque vous produisez des troupes et qui augmente en construisant des fermes.
2- Votre réserve d’or qui nécessite la construction d’usines ou de comptoir de commerce et qui sert bien entendu à construire des bàtiments ou des troupes ainsi qu’à faire des échanges.
3- Vos points de sciences qui permettent de développer des améliorations à la fois économique et militaires et qui sont pour la plupart, propre à chaque pays. Les points de sciences s’acquièrent en construisant des universités.

Ces trois ressources peuvent aussi être obtenues par la voie diplomatique : échangez une partie de votre or contre des points de science, des hommes contre de l’or…bref ce que vous voulez contre ce que vous voulez avec vos alliés.

A noter que dans War and Peace, l’économie est essentielle, mais la gestion de cette économie n’est pas très compliquée et ne vous sollicitera pas trop. C’est tant mieux parce que les combats vont vous donner du fil à retordre !

Les autres bâtiments :

En dehors des fermes, des comptoirs de commerce, des usines et des universités, d’autres
bâtiments sont constructibles dans War and Peace.

Le poste de police : Permet de produire des espions et des unités invisibles
L’arc de Triomphe : qui permet d’empêcher tout soulèvement de la ville.
L’hôpital, comme son nom l’indique.
L’académie : qui permet de produire des généraux ou des amiraux (si vous êtes dans une ville portuaire) qui donnent des bonus à vos troupes.
La caserne : qui permet de produire l’infanterie, la cavalerie et l’artillerie

Enfin pour les villes portuaires, deux bâtiments :

Le phare : qui permet de recruter des corsaires (unités invisibles) mais aussi de détecter les corsaires ennemis.
L’Arsenal maritime : qui permet de construire vos vaisseaux.

A noter que vous pouvez détruire vos bâtiments pour les remplacer par d’autres, mais aussi, lorsqu’ une de vos villes va tomber, pratiquer la politique de la terre brûler qui consiste à raser un bâtiment tout en laissant les ruines… ce qui veut dire que votre ennemi devra déblayer les ruines avant de construire ce qui risque de lui coûter cher.

A noter que les villes peuvent être fortifiées (mais attention au coût), et qu’une ville bien fortifiée est tràs difficile à prendre.

Les unités militaires et la gestion des combats

Pour chaque corps d’armée (Infanterie, Cavalerie, Artillerie et Marine) vous aurez droit à 3 type d’unités, plus ou moins puissantes et plus ou moins chères. Chaque empire dispose, parmi les unités terrestres, d’une unité propre. De plus chaque unité possède une attaque spéciale, du tir de barrage pour les canons à la mélée pour l’infanterie. Ajouter à cela des unités supplémentaires, comme les corsaires, ou des partisans qui se joignent à vous.

De plus, chaque Empire possède des  bonus  ou des  malus  pour presque chaque type d’unité et pour certains aspects économique. Par exemple, la cavalerie française possède un bonus pour le corps à corps alors que sa vieille garde possède une cadence de tir faible. Ces variables s’appliquent aussi à des aspects économiques.

Si le nombre d’unités différentes n’est pas le point fort de ce jeu, la gestion des combats est elle d’une grande complexité et nécessitera de votre part un peu de pratique pour ne pas perdre votre armée en deux temps trois mouvements…

Respectez déjà ces règles de bases :
L’artillerie est fragile, il faut impérativement la protéger.
L’infanterie se fait raser par la cavalerie si elle n’est pas en carré.
L’infanterie se fait raser par l’artillerie ou les défenses d’une ville, si elle présente une
formation trop compacte.
Faire charger la cavalerie sur une ville fortifiée, c’est la mort assurée !
Prendre une ville portuaire est plus facile, surtout avec de gros bateaux.

War and Peace a mis aussi l’accent sur l’importance de la formation des troupes. Les canons doivent être en colonne pour se déplacer et en ligne pour tirer. L’infanterie se déplace vite en ligne mais sa puissance de feu est réduite etc….

La gestion des combats est assez délicate dans War and Peace et on regrette que les développeurs n’est pas fait un système plus intuitif. Mais après quelques batailles ratées on commence à comprendre comment ça marche. Il faut bien avoir à l’esprit qu’il ne s’agit pas ici d’un jeu ou l’on fait avancer et reculer ses unités en un clin d’œil et où l’on change de cible comme qui rigole. Les ordres données aux unités doivent précéder l’action, car même si il s’agit d’un jeu en temps réel, il faut réfléchir avant d’agir et pas en même temps.

N’hésitez pas à faire une pause pour évaluer la situation et essayer de trouver la parade adaptée. Une fois vos troupes engagées, les ordres donnés n’auront pas trop d’efficacité. On regrettera l’absence d’un paramètre de moral des troupes…

Car ce qui surprend au premier abord, c’est la vitesse des combat ! tout va très vite, trop vite souvent. Heureusement la vitesse de jeu est variable, et n’hésitez pas à la réduire lors des phases de combats.

Autre point : pour prendre une ville, soyez très prudent ! et pour prendre une capitale, c’est encore pire ! Car tout le jeu réside dans la prise de villes à la position stratégique et même si le jeu se joue sur une mappemonde, on est souvent concentré sur un point de la carte, pour ensuite aller ailleurs en cas d’échec et essayer une autre approche. Les villes fortifiées au maximum sont très difficiles à prendre… peut-être trop! Heureusement, des espions peuvent soulever (moyennant finances) une revolte pour vous assurer le contrôle d’une ville. Malheureusement les revoltes sont impossibles dans les capitales ou dans les villes possédant un arc de triomphe.

La diplomatie

Part importante du jeu, elle vous permet d’échanger des ressources, de faire des alliances ou même du chantage (tu me donnes une ville, ou de l’or et je te laisse en paix…pour l’instant).
On regrettera l’absence de vraies alliances militaires, qui auraient permis d’attaquer une ville avec un allié. La diplomatie est quand même moins développée que dans Europa Universalis, mais ne la négligez pas pour autant, ce serait une erreur fatale.

Graphismes et sons.

Là c’est le point le plus négatif du jeu. Si les graphismes ne sont pas horribles pour autant, ils auraient gagnés en finesse, notamment au niveau des unités. Avec une résolution maximale de 1024×780, le jeu n’offre pas une esthétique et une définition extra-ordinaire qui aurait pourtant grandement amélioré la gestion des combats.
En zoomant un peu, les unités sont minuscules et aplaties  au point que l’on a parfois du mal à faire la différence entre un canon détruit et un canon intact.

De même lors d’une mélée, difficile de dire dans quelle situation vous êtes ! si votre cavalerie est en train de se faire mettre en pièce ou pas, s’il faut rappeler vos troupes ou pas.
Côté musique et sons, rien à dire. C’est bien, sans plus.
Le monde 3D est assez joli et très varié en fonction des lieux oû vous vous trouvez. Cependant il présente un côté parfois pixelisé qui est assez surprenant compte-tenu des techniques 3D actuelles.

Gameplay

Le gameplay est assez variable en fonction de ce que vous faites. Déambuler dans le monde 3D vous demandera un effort de prise en main, ainsi que pour la gestion des unités et des combats, qui aurait méritée d’être plus intuitive. En effet, si le mouvement est libre, les options de caméra ne sont pas evidentes du premier coup!
Par contre, la gestion de l’économie et des villes sont bien pensées et assez faciles à comprendre.
Enfin, il vous faudra sans cesse basculer entre le mode terrain et le mode carte/diplomatie. Ces différents modes sont accessibles par de minuscules boutons dans la barre d’action qui sont inutilisables. Un conseil, apprenez les raccourcis, ça change la vie !

L’absence de mode multijoueurs

Il est évident que lorsque l’on commence à comprendre les ficelles de ce jeu (un conseil commencer par l’Angleterre, c’est plus facile à défendre!), le plaisir est vraiment grand et l’envie d’affronter des joueurs sur le net encore plus ! Mais comme je vous l’ai dit : pas de mode multijoueurs ! OOUUUUINNNNNNNNNNNN
L’absence de ce mode multi s’explique en partie par l’impossibilité de gérer les combats en même temps, qui peuvent avoir lieu au quatre coins du monde. L’autre problème pour le multi, c’est la duré d’une partie qui peut vous prendre plusieurs jours en fonction des objectifs !
Antoine Villepreux, lead programmer de War and Peace m’a expliqué lors d’un entretien téléphonique qu’il n’excluait pas de développer un mode multi, mais ce ne sera pas pour tout de suite. Si tel était le cas, on peut imaginer que la gestion des combats devraient être revue de façon à s’orienter vers un mode  simulation des combats  plutôt que gestion complète.
Enfin, on espère de tout cœur qu’une idée géniale va germer dans la tête de l’équipe de War and Peace
pour que ce jeu soit adaptable en réseau.

Les Plus

– L’ambiance Napoléonienne
– De la stratégie comme on l’aime
– La duréè de vie
– Les possibilités stratégique

Les Moins

– L’absence de mode multi
– Le graphisme parfois dépassé
– La prise en main parfois délicate

Appréciation globale

Un très bon RTS comme on aimerait en voir plus souvent. Quand même reservé aux « puristes ».
Malgré quelques défauts, le plaisir est là et c’est tout ce qu’on demande!