Warlords Battlecry III

Auteur : Stjohn

Warlords Battlecry III

Après avoir développé le très moyen jeu de stratégie tour par tour Warlords IV : Heroes of Etheria, Infinite Interactive poursuit la série en développant son premier numéro de l’autre saga RTS cette fois : Warlords BattleCry III, après deux premiers épisodes créés par SSG. C’est également le premier édité par Enlight Interactive. Alors, nouvelle équipe = nouveau jeu ?

Cet épisode de Warlords BattleCry vous replonge dans le monde Etheria, où des marchants prirent le risque de s’aventurer loin des routes commerciales des mers du Sud. Mais la face du monde va se trouver bouleverser par la découverte qu’ils firent sur ce nouveau continent appelé Keshan : la race des Ssrathi, qu’ils crurent d’abord primitive avant de se rendre compte de sa puissance et de provoquer un nouveau conflit planétaire.

C’est sur cette base plutôt simpliste que le mode solo vous propose une aventure non linéaire : une carte complète d’Etheria vous permet de vous déplacer de lieu en lieu, chaque place vous proposant des missions en fonction de vos affinités avec la race dominante. Attendez vous donc à des embuscades sur les terres ennemies et à de bonnes affaires dans les magasins alliés. Les missions proposées sont pour la plupart secondaires à la quête principale mais vous permettent d’engranger de l’or, de l’expérience, des objets ou encore des troupes bien précieuses pour vos futures missions, ou même d’améliorer vos relations avec la race locale.

Ainsi, avec suffisamment de volonté, vous pourrez faire d’une race a priori neutre envers vous un allié précieux, et vous servir de ces troupes pendant les batailles.

Toujours côté RPG, WB3 vous propose d’incarner le héros de la race et de la classe de votre choix. Les possibilités sont maintenant impressionnantes : 16 races dont 3 nouvelles : les Saurians, les Scartauri et les Plaguelords, auxquelles on peut ajouter les humains séparés en deux races : Knights et Empire. Chaque race est composée d’unités totalement uniques et peut être associée à la classe de votre choix. Et là encore, on atteint le nombre assez incroyable de 21 classes. Les associations peuvent donner des résultats pour le moins bizarre, comme un Mort Vivant Prêtre ou un Démon Chasseur de Démon, mais après dans l’héroique fantasy tout est possible 😉 ! Ce héros vous accompagnera durant toute la campagne bien sûr, mais également durant vos parties multijoueurs, ce qui certes renforce l’intérêt du développement du personnage mais pose aussi d’importants problèmes d’équilibrage du jeu multijoueurs.

Chaque augmentation de niveau de votre héros vous permet d’augmenter une de ses caractéristiques primaires, à savoir :

  • – La Force, qui augmente la force d’attaque, les dégâts, les points de vie et la récupération des points de vie.
  • – La Dextérité, qui augmente la vitesse de déplacement, la défense physique et magique et la vitesse de conversion des bâtiments.
  • – L’Intelligence, qui augmente le mana, la vitesse de récupération du mana, les chances de réussite de vos sorts et l’expérience de base de vos troupes.
  • – Le Charisme, qui augmente le moral, la zone de commandement, le nombre d’unités que vous pouvez engager d’une bataille sur l’autre et diminue le coût en ressources des éléments du jeu.

En plus de ces capacités primaires identiques pour tous les personnages, un point de caractéristique secondaire par niveau peut également être attribué, et ce en fonction de la race/classe de votre personnage, avec un choix parmi 8 attributs au maximum. On retrouve ici une grande variété si l’on tient compte de toutes les classes/races, allant de l’ajout de points de mana ou de combat au bonus contre une race spécifique ou encore l’accès à une école de magie supplémentaire. De quoi faire le bonheur des rôlistes.

Vos unités bénéficient également de possibilités d’évolutions. En prenant de l’expérience, elles bénéficieront de meilleures caractéristiques et pourront même vous suivre dans vos prochaines missions, le nombre d’unités que vous pouvez transporter d’une mission sur l’autre dépendant de votre charisme.

De plus, au cours de la campagne, votre héros peut recevoir des artefacts qui affecteront définitivement ses capacités ou celles de ses troupes, comme par exemple Serpentes Eye qui ajoute 2 au champ de vision de toutes vos troupes, ou encore Winds of The Desert qui augmente la vitesse d’attaque de votre héros.

Une fois votre mission choisie, on entre alors dans un RTS plus classique, avec des contraintes de missions comme ne pas construire de bâtiments, construire un Town Hall de niveau 5 ou ramener un artefact à votre base. Mais le plus souvent, l’objectif sera simplement de tuer tous vos ennemis et pour cela de bâtir votre propre base à partir des ressources disponibles sur la carte. Au nombre de 4 (Or, Métal, Cristal et Pierre), elles sont disponibles dans des mines qu’il faudra convertir au moyen de votre héros ou d’autres unités spéciales. Lenjeu est alors bien entendu le contrôle de ces mines pour booster au maximum votre économie et prendre le dessus sur votre adversaire.

Des bâtiments neutres sont également présents sur certaines cartes et certains d’entre eux proposent à votre héros des mini quêtes internes à la mission, comme tuer X ennemi ou donner X d’or, en l’échange de quoi votre héros recevra des ressources, des objets ou même des troupes. D’autres bâtiments peuvent être convertis pour recruter ensuite de puissantes troupes, d’autres peuvent être détruit pour libérer d’incroyables trésors. Malheureusement, ces bâtiments sont trop rares pour réellement rompre la monotonie des missions où il faut juste à tuer tous vos adversaires. Le côté jeu de rôle aurait gagné à être développé au sein même des missions en mode RTS.

Le gameplay est par contre rendu particulièrement intéressant par le nombre de races disponibles, chacune ayant réellement un style de jeu différent : tout en puissance avec les dinosaures Ssrathi, plus fin avec la magie des Hauts-Elfes, brutal avec les Minotaures (qui mangent des animaux pour se soigner !)  Le nombre d’unités et de technologies par races est suffisant pour s’amuser à redécouvrir le jeu avec chaque race.

L’IA de l’ordinateur en mission solo se révèle être acceptable, même si elle a souvent tendance à attaquer au même endroit. On verra ainsi régulièrement les troupes ennemies prendre à revers votre base ou même installer un campement secondaire dans un coin inattendu de la carte.

Au final, même si l’on n’atteint pas les sommets du genre niveau variété de jeu des missions et niveau stratégie, les batailles sont toujours agréables à jouer et assez intenses. La comparaison avec un Warcraft 3 est difficile du point de vue jeu de stratégie, mais l’ensemble tient la route si bien sûr faire évoluer un personnage tout au long d’une partie vous intèresse.

Côté multijoueurs, le jeu propose une vingtaine de scénarii prédéfinis plus un générateur de cartes aléatoires bienvenu, avec de nombreuses options de jeu pour renouveler l’intérêt d’une partie sur l’autre. Certains problèmes d’équilibrage sont à craindre au moins dans les premières versions patchées du jeu étant donné l’entendue des races/classes disponibles, mais gageons que cela ne sera que temporaire.

Graphiquement, le jeu n’a pas beaucoup évolué depuis le 2eme volet. L’aspect visuel en 3D isométrique n’est pas catastrophique, mais la comparaison aux standards actuels est difficile, et risque de rebuter les plus exigeants d’entre vous. De plus, la grande variété de terrains présents entraîne parfois des problèmes de visibilité de vos unités (par exemple, les petits dinosaures constructeurs Ssrathi sont pratiquement invisibles sur un terrain sombre). Mais rassurez-vous, ces limitations ne nuisent pas du tout à la qualité du jeu, au contraire elles raviront même les possesseurs de petites configurations qui devraient pouvoir faire tourner le jeu sans problème. La bande son du jeu est assez remarquable, collant parfaitement au thème héroique fantasy du jeu, et restant discrète durant les combats. Les voix des unités sont suffisamment variées pour ne pas être gonflantes au bout de 5 minutes, et il est même possible de personnaliser son héros en choisissant son type de voix (agressive, sage ).
A vous de voir maintenant si un bon gameplay peut effacer une interface graphique vieillisante …

Les Plus

– Un mode campagne riche et prenant
– Le côté RPG de l’aventure, avec les évolutions constantes de votre héros et de vos troupes
– Grande profondeur de jeu grâce aux nombreuses races/classes
– Petite config acceptée

Les Moins

– Le moteur graphique n’aurait pas du passer l’an 2000 😉
– Les missions sont toujours trop répétitives
– Beaucoup de races = beaucoup de problèmes d’équilibrages, surtout pour les parties multijoueurs …

Appréciation globale

Warlords Battlecry 3 reprend les éléments qui ont fait le succès des deux premiers épisodes en y ajoutant un mode campagne encore plus développé. Pas besoin d’être flashy pour être efficace, mais attention l’ensemble commence quand même à manquer de fraicheur …