Darwinia

DARWINIA

 

Si vos critères pour un jeu ne font pas passer les graphismes en priorité mais mettons des éléments comme l’originalité, la richesse ou que sais’ je encore, vous aurez sûrement obtenus des commentaires du genre :  » ça à l’air sympa ton jeu, mais c’est vraiment moche ! ». Et encore : quand l’ appréciation ne se résume pas à un simple rejet pour cause de non conformité graphique.

Il existe pourtant des jeux originaux et très beaux. Je pense en particulier a Sacrifice, qui n’a jamais connu l’engouement public qu’il méritait. Ce jeu non content d’être un des plus beau jamais fait, proposait un gameplay riche, original et bien conçu. Las, il n’a pas marché, c’est vraiment dommage. Il existe également des jeux originaux/riches et très laids (très très), Certains ont marché comme Tetris, d’autres ne sont connus que de quelques rares amateurs excentriques comme votre serviteur. D’ailleurs les personnes qui me connaissent doivent sûrement se demander quel jeu « bizarre » je me prépare encore à présenter.

 

Bizarre n’est cependant pas le terme qualifiant le mieux DARWINIA. Il s’agit certes d’un jeu étrange et hors-normes : visiteur d’un parc virtuel ayant pour thàme la vie artificielle, vous arrivez à peine que le parc ferme : il vient d’être attaqué par un virus rouge particulièrement efficace qui se répand à toute vitesse. Le Dr Sepulveda, le créateur du parc, remarquant votre présence, vous demande de l’aider à enrayer l’infection.


DARWINIA est un jeu minimaliste. Vous avez peu de troupes différentes, peu de bâtiments et de décors , peu de monstres et de recherches. De plus, tout est représenté de manière abstraite dans un style rappelant les débuts du jeu vidéo. Pire encore, les graphismes sont pixelisés et les modèles on si peu de polygones que le mot courbe est a bannir du vocabulaire de ce jeu. Angles, facettes et fil-de-fer…

Mais voilà, une fois dans dans le jeu, vous vous rendrez compte que les vues sont souvent magnifiques et qu’une sorte de magie onirique et abstraite se dégage des paysages. Les effets graphiques, bien que généralement composés de carrés de diverses tailles, sont agencés de manière tout à fait crédibles voir même plutôt belle. La caméra est d’une facilité d’utilisation exemplaire et sont maniement est instinctif au bout d’une ou deux minutes.

DARWINIA a un design a la fois rétro et moderne. De nombreux monstres sont des clins d’oeil à des jeux ou des film (Tron, Centipede, Final Fantasy -le film) ramenés au style graphique de DARWINIA : ils sont rouges, pleins de facettes et pixelisés1 et, pour tout dire, tout à fait réussis dans leur genre.

 

La bande son paraît tout aussi minimale bien qu’il n’en soit rien. Elle est extrêmement riche tout les éléments du jeu produisent au moins un son en fonction de leur actions. Il y a toujours quelque chose à entendre ou qu’on soit placé et les sons sont harmonieusement choisis et cadrent parfaitement l’ambiance. Le tout ajouté a une spatialisation (son 3D) bien gérée et des musiques agréables et pas trop répétitives3 fait que DARWINIA est une perle sonore.

 

Esthétiquement DARWINIA est une merveille, originale et hypnotique ; le mot qui me vient le plus facilement à l’esprit est contemplatif. Il est courant de passer du temps a explorer les paysages pour le plaisir des yeux toujours soutenu par l’admirable bande son qui est pour beaucoup dans le coté mesmérique du jeu.

Le parc est en fait un monde virtuel ayant ses propres habitants, les Darwiniens. Ces derniers sont les enfants du Dr Sepulveda, génie de l’informatique et créateur, par le plus grand des hasards, de la première forme de vie artificielle. Il les a pourvu d’une âme que le virus à corrompu en les transformant en monstres. Le but de la campagne est donc de sauver les Darwiniens. Ces derniers sont de petites icônes vertes représentant un homme stylisé.

En temps normal, ils se promènent plus ou moins au hasard. Attaqués il fuient la menace en poussant des cris apeurés et, s’ils le peuvent, tirent sur leur ennemis voire même lancent des grenades. Les Darwiniens sont attachants et voir des dizaines d’entres eux mourir au combat reste une expérience étonnamment émouvante pour un jeu vidéo. Une fois morts, leur petite âme verte flotte un temps au dessus du sol puis s’élève vers le ciel, hors de portée…

 

DARWINIA est un monde informatique et donc le Dr Sepulveda va vous fournir divers programmes pour vous aider à combattre les virus. Pour lancer ces programmes, il vous faudra tracer des symboles à la souris que nous appellerons gestuelles (gestures). Ces derniers sont souvent relativement simples, se limitant le plus souvent à un carré une courbe ou un triangle à tracer dans un sens précis. Cette méthode en plus d’être trés rapide a assimiler (pas plus d’une dizaine de symboles), a un avantage certain : elle permet au jeu de ne pas avoir de menus ce qui améliore considèrablement l’immersion.

Pendant la partie, le Dr Sepulveda pourra améliorer les programmes qui sont a votre disposition en fonction de vos indications. Vous pourrez augmenter le nombre maximum de programmes actifs, la puissance des armes, etc : Chaque programme a trois niveaux d’amélioration possible. Tout ceci prend uniquement du temps, aussi il faudra faire attention aux amliorations que vous demanderez.

DARWINIA est un jeu violent. Le premier programme qu’on soit amené à manipuler est le Squad. Il s’agit d’un programme destiné à combattre le virus. Composé d’entre trois et cinq squadies, il vous permet d’aller affronter le virus directement, à la manière d’un kill’em all2.Le Squad est très simple a manier ce qui laisse rapidement place aux tactiques a employer en fonction des monstres et des circonstances. Un clic du bouton gauche pour se déplacer, le bouton droit pour tirer, le tout deviens rapidement instinctif (et sera apprécié des fans de Cannon Fodder).

Le Squad comme tout les autres programmes est sacrifiable à volonté : les programmes ne coûtent rien de plus que la gestuelle à effectuer et ne connaissent de limitation que le fait de pouvoir entre lancés à proximité d’un bâtiment que vous contrôlez (ou d’un squad). Du coup les combats sont intenses, souvent rapides et brutaux car la survie de votre programme est rarement un élément important. Les Squads, en sus des lasers de base, peuvent utiliser des armes lourdes comme des grenades des roquettes, etc.

Quand un virus est détruit, il laisse derrière lui une âme rouge. Vous pouvez récolter ces âmes grâce au programme Ingénieur sert à effectuer diverses taches indispensables. Récolter les âmes pour les amener à un incubateur qui les purifiera et en fera des Darwiniens -on peut donc sauver un darwinien si on arrive à récupérer son âme avant qu’elle ne s’envole-. Ils servent aussi a reprogrammer les bâtiment corrompu par le virus, chose extrémement importante.

On ne peut pas construire de bâtiments au cours de la partie. Ils sont tous pré placés sur les cartes cependant ils restent vitaux et ont une importance tactique considérable.

  • Les tours de contrôles permettent de contrôler les bâtiments auxquelles elles sont rattachées. C’est également a proximité de celles-ci qu’on pourra lancer un programme après avoir effectué la gestuelle.

  • Les incubateurs permettent de nettoyer les âmes et de les faire revenir sous la forme de darwiniens après qu’un ingénieur les y ai déposées.

Ce monde étant a l’origine conçu pour les darwiniens, certains bâtiments ne sont manipulables que par ces derniers.

Pour faire agir les darwiniens, il vous faudra quelqu’un pour les diriger. Le programme « officier » vous permet de donner a un darwinien le pouvoir de diriger ses semblables grâce a des ordres plus ou moins nombreux selon le niveau du programme. Une fois que vous aurez un officier, non seulement vous pourrez indiquer aux darwiniens ou se rendre mais vous pourrez vous servir d’eux comme troupes d’assaut.

Deux troupes de darwiniens ennemis se rencontrant est quelque chose d’assez spectaculaire. Ils se tirent dessus a qui mieux mieux en hurlant de peur, s’enfuyant puis repartant au combat. C’est une scène assez étrange. Quand une grenade tombe prêt de darwiniens et qu’ils n’ont pas le temps de s’enfuir ils sont soufflés par l’explosion et déchiquetés. Les batailles dégénèrent donc souvent en un feu d’artifice mortel relativement impressionnant. Bien utilisés ils peuvent faire des ravages chez quasiment tout les adversaires du jeu, utilisés maladroitement, c’est l’hécatombe assurée.


Le moteur physique du jeu est simple mais solide, les grenades rebondissent avant d’exploser aussi n’attaquez jamais une colline avec des darwiniens armés de grenades. Par contre placé en hauteur, vous ferez de jolis cartons. Le terrain sur lequel vous vous battez est extrêmement important les roquettes par exemple sont un véritable danger dans les terrains accidentés. L’aspect STR se dégage vraiment au moment ou vous pouvez utiliser les darwiniens au combat. La gestion de déplacements, des lignes de ravitaillement en troupes, des positions d’attaque et de défense permettent de privilégier l’aspect tactique plutôt que l’action si vous préferez.

On pourra lui reprocher une campagne un peut courte car trop facile mais des outils de création sont inclus dans le jeu. Le scénario est intéressant et renforce encore l’atmosphère générale créant un jeu extrêmement cohérent. Une particularité du jeu est le fait qu’on ne puisse pas vraiment perdre. Les cartes sont conçues de telle sorte qu’en general il n’y a pas besoin de la reprendre à zéro. Ceci est du au fait que DARWINIA ne propose pas de sauvegardes au sens habituel du terme. La partie est automatiquement enregistrée au fur et à mesure de votre progression. La grande lacune du jeu est son absence de mode multijoueur, mais il se pourrait que cela soit pour bientôt…

 

D’un point de vue technique ce jeu est extrêmement bien réalisé et comporte un nombre impressionnant d’ originalités et de remise a jours bien pensées. La brutalité de certains aspect du jeu est renforcée par les graphismes minimalistes et les multiples contrastes du jeu4 lui donnent une profondeur étrange et inusitée pour un jeu vidéo. L’équipe d’INTROVERSION a fait un travail impressionnant sur ce jeu, travail d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’un petit groupe de deux développeurs et que ce jeu n’est que leur second (le premier est UPLINK ). Au final, Darwinia est un melting pot de diverses influence parfois extrêmement opposées (rts et arcade par exemple) melangée de maniere subtile sans qu’aucune ne vienne gacher l’autre ou prendre trop de place dans le jeu. Du coup on se trouve une maniere d’y jouer sans même y penser, selon ses goûts ou ses envies du moment.

Notez que DARWINIA est disponible sur LINUX et MAC OSX.

1Il est bon de noter à ce niveau du test que dans DARWINIA, la pixelisation est un effet graphique comme un autre que l’on peut désactiver.

2 Pour les malchanceux qui n’aurait pas eu la chance de connaître ce style ô combien subtil, il dsigne tout forme de jeu ou vous devez tuer un maximum d’adversaires possibles avec vos seules dextérité et rêflexes. Oui, les FPS ne sont que des beat’em all améliorés.

3 Pour autant qu’une musique dans un jeu vidéo puisse ne pas devenir répétitive à la longue.

4 Mélange techno/rétro, mlange entre stratégie et action de type arcade. La violence des combats et l’atmosphère contemplative et hypnotique, etc.

Les Plus

Jouabilité et prise en main immédiate
Graphismes et bande son superbes
Grande liberté dans les possibilités de jeu(arcade ou strategie, melange des deux…)
Originalité du jeu
– Les nombreux clins d’oeil et références
– Communauté active (des mods sont deja apparus)

Les Moins

Pas de mode multijoueur (bien qu’un soit prevu)
Campagne trop courte et linéaire

Appréciation globale

DARWINIA est une perle comme on en rencontre rarement. Il est profond et bien que très minimaliste, il offre une variété de plaisirs de jeu très large.