Spore

Enfin un bon jeu de Spore !

Voici venue l’heure, mesdames et messieurs, gens de tous poils et de tous horizons, l’heure fatidique
de tester le dernier né des studio Maxis, le bien nommé SPORE.

Spore, c’est une bizzarerie, un soft inatendu, et surtout une bombe d’innovations et d’idées. Alors qu’en bon gamer que nous sommes, nous attendons toujours LA nouveauté avec LE système de jeu de la mort qui tue (et nous avons bien sur arrêté de croire aux promesses de M.Moulyneux à ce niveau là), voilà que ce jeu débarque comme une fleur, avec une petite tête innocente, mais un corps de titan, et il nous vient tout droit de chez EA. Ce petit jeu fort sympathique, l’est de part la bouille des créatures qu’il nous
propose d’incarner, et de créer, mais aussi et surtout par son système de jeu, mélange de RPG; d’action, et de stratégie, qui risque fort d’en séduire plus d’un.

Le principe de base est le suivant : on crée une race de créature, que l’on va pouvoir faire évoluer au fil du temps. Jusque-là me direz vous, ça ne casse pas trois pattes à un canard, MAIS, là ou cela devient intéressant, c’est que la petite molécule rachitique que
vous créez au départ, vivant dans le tumulte des eaux, va finir par  bâtir
des vaisseaux spatiaux et s’envoler pour l’espace; le tout en alternant
action/RPG, et stratégie/gestion… Là, tout de suite, ça calme. Le
jeu se partage en 5 phases : cellulaire, créature, tribale,
civilisation, et espace, chacune ayant ses particularités et son
système de jeu. Les possibilités sont nombreuses et variées, en
fonctions de l’ère traversée ; améliorations de créatures, équipements,
constructions etc… Peu de choix en revanche quant aux types de parties
proposées, car outre le fait de jouer à partir de l’ère qui vous
intéresse, seul un atelier de création de créatures, bâtiments,
véhicules (terre, mer, air, vaisseaux etc…), et la possibilité de
partager vos créations en ligne, sont possibles. Mais croyez moi, c’est
déjà beaucoup… Mais comment diantre est-ce possible ? Visite guidée, je vous emmène à la base de la création…

QUE BOBBY SOIT…

Première
étape, le choix entre plusieurs planètes. Chacune d’elle dispose d’une
géographie, d’un climat qui lui est propre, et va vous permettre de
tenter de multiples expériences. Une fois votre planète définie,
choisissez votre régime alimentaire : herbivore, carnivore, ou omnivore.
Donnez un nom à votre nouvelle race, et en avant…

La première
phase est donc la phase cellulaire. C’est avec beaucoup de joie et
d’émotion que vous allez pouvoir faire faire ses premiers pas, ou
plutot coups de flagelle, à votre créature (nous la nommerons ici
Bobby). Il suffit de manger végétaux et morceaux de viande flottant aux
alentours pour grossir et gagner en ADN, ce qui va vous permettre
d’acheter des améliorations amenant bonus en cascades (vitesse,
attaque, défense, capacités spéciales etc…), et personnaliser ainsi
votre bêbête. Chaque modification voulant être apportée à la bête
requiert l’appel d’une compagne de votre race, afin de copuler
joyeusement et donner ainsi naissance au nouvel être modifié. Plus
vous mangez, plus vous grossissez, les créatures autrefois vos
prédateur deviennent proies, et c’est avec une satisfaction non
dissimulée que vous allez pouvoir leur rentrer dans le lard, vous qui 5
minutes plus tôt détaliez à leur approche.  Si le fait de manger
ses colocataires marins permet d’acquérir les précieux points d’ADN,
les améliorations s’acquièrent soit à force de combats acharnés, soit
en les « ramassant » ça et là (cachées dans des fragments de météorites à
l’age cellulaire, des carcasses à celui des créatures, etc…).

Cette
première phase reste assez limitée en terme d’actions possibles, mais
néanmoins très fun, et sa durée est parfaitement calculé : ni trop longue, ni trop courte. C’est d’ailleurs un des gros point fort du jeu : son rythme. Après
quelques évolutions, gueuletons marins, et chasses frénétiques type
« arroseur arrosé », Bobby illustre à merveille la théorie de Darwin, et
se sent soudain pousser des pattes; fort pratique pour quitter l’eau,
vous en conviendrez. C’est avec émerveillement, et une pointe de
nostalgie, que l’ère cellulaire prend fin : notre race de créature
n’écoutant que son courage pour braver les terres inconnues.

…ET BOBBY FUT

Ici
arrive la première grosse surprise du jeu, la personnalisation de votre
créature. Si elle reste assez basique pendant l’âge cellulaire (en même
temps, les cellules niveau tuning, il y a plus intéressant), elle prend
une tout autre dimension au cours de cette phase de jeu. Chaque partie
du corps est plus ou moins modelable, la colonne vertébrale peut être
allongée ou rétrécie à loisir, la longueur des pattes, bras,
articulations, et encore, si vous en mettez. Car rien ne vous empêche
de créer une larve à huit bouches, un quadrupède pourvu de griffes et
d’un pompon, un lapin sauvage à la Sacré Graal… bref, vous l’aurez
compris, les possibilités de personnalisation de vos créatures sont
quasi infinies. Vous aurez accès à des dizaines de bouches, de griffes,
de pattes, de bras, de jambes, d’yeux de décorations, de choix de
couleurs, etc.

Notre nouveau Bobby, prédateur terrestre,
est prêt. Il fonde son nid, s’entoure de ses congénères (mais qui à ce
niveau là ne vous seront pas d’une grande utilité, si ce n’est vous
défendre autour du nid) et part à la chasse, ou à la cueillette. Les
mondes sont assez grands pour pouvoir se balader, mais pas trop au point
de s’y perdre, son exploration rythmée de petites scènes cocasses telles des
pluies de météorites, arrivée d’un monstre 12 fois plus grand que vous
et plutôt bougon, un vaisseau extraterrestre en vadrouille, etc. De
nombreuses autres races possèdent un nid dans les alentours, et il vous
sera donné le choix d’en faire vos amis, ou votre repas. En effet, chose
sympathique, vous allez pouvoir choisir de devenir ami ou ennemi, avec
vos voisins. Si vous souhaitez en faire vos alliés, il faudra alors imiter ces créatures par un système
d’emotes, dont l’accès et le niveau est déterminé en fonction des
« items » utilisés pour la création de votre créature. Cela donne lieu à
des situations surréalistes où une troupe d’ours violets à trois pattes
entament une chorégraphie avec autant de classe que Matt POKORA, ou des
fourmis extraterrestres à 2 bras sautillant et tortillant de l’arrière
train en sifflant, etc… Se faire des amis de la sorte requiert un
peu d’attention, car même si vous les imitez, le niveau de l’emote
détermine votre réussite ou votre échec, et il faudra donc s’adapter en
fonction. Un autre choix peut être aussi celui de tous les buter,
jusqu’au dernier, et devenir ainsi le plus gros prédateur de votre
planète. Le système de combat est basé ici sur un RPG/action
basique, vos attaques et leur niveau étant encore une fois déterminés
en fonction de votre corps, et il vous faudra activer vos attaques en
temps réel, chacune d’elle étant sujette à un « cooldown » (comprenez un
temps de rechargement). Les combats en sont plutôt dynamiques, et
l’ajout des capacités spéciales telle que charge, sprint, saut etc…
les rendent d’autant plus attrayants. Autre chose d’intéressant à
cet ère, si une race fait partie de vos alliés, et que par le système
d’emote sus nommé, vous charmiez leur chef, il pourra alors rejoindre
votre meute, et combattre à vos cotés. Vous formez ainsi votre petite
bande, déchiquetez joyeusement les bestioles alentours pour gagner en
ADN, et gagner ainsi en intelligence. A force de combats et de
diplomatie chantée et dansée (d’ailleurs c’est un concept à réfléchir
pour la politique actuelle), Bobby devient suffisamment doté
cérébralement pour former une tribu (et/ou animer une émission de
TF1). Ainsi s’achève l’ère de créature, et s’ouvre sous vos yeux ébahis,
la brutale période tribale…

BOBBY DECOUVRE LE MARTEAU

Votre
race de créature est maintenant assez intelligente (ou du moins pas
trop stupide) pour construire quelques bâtiments basiques, et se
sédentariser. Le mode jeu passe alors en stratégie, votre nid devient
un village, où contructions et améliorations sont possibles, sur un
système de spots prédéfinis (comme c’est le cas dans « Seigneur des Anneaux : Bataille
pour la terre du milieu »). Votre chef de meute est le personnage le
plus résistant, qui revit automatiquement en cas de coup dur. Les
autres bêbêtes sont les troupes de bases, que vous pouvez à présent
entrainer contre de la nourriture. Elle est à cette âge la
ressource principale, qui va vous permettre de construire troupes et
bâtiments. Allant de la mairie à la fabrique d’arme, en passant par
celle de didjeridoo ou tente de châman, ils vont vous permettre de vous
équiper pour le combat, construire des items destinés à l’échange contre d’autres tribus etc… Car
encore une fois, vous allez pouvoir adopter différentes attitudes
envers les autres tribus peuplant votre contrée sauvage. A l’instar de
l’ère de créature, le choix est laissé d’adopter une attitude
agressive ou amicale, mais intervient ici la possibilité de dons, vous
permettant ainsi de commercer et entretenir de bonnes relations avec
vos voisins.  Niveau combat, des stratégies plus réfléchies peuvent
être mises en place grâce à l’intervention d’armes à distances, de soigneurs (les châmans), de corps à corps etc… Seul petit défaut, l’IA,
même si elle peut de temps à autre vous surprendre, ne sera pas un
ennemi implacable, et il sera assez aisé de pouvoir s’en sortir sans
trop de problèmes, quelque soit la stratégie adoptée. Détruire un
camp ennemi, ou être diplomate, vous permet de récupérer ses
améliorations et équipements, utiles au développement de votre tribu ou
aux capacités de vos troupes au combat, les équipements faisant ici leur
apparition. Si les armes vous permettent d’acquérir certains avantages
au combat, d’autres items sont purement esthetiques et permettront
simplement de différencier votre tribu des autres. Les possibilités sont encore une fois plutôt vastes, et les stratégies possibles très variées. L’essentiel
des objectifs à cette époque sera lié à vos relations avec vos voisins.

Les tuer, s’en faire des amis, gagner en expérience et ainsi déjouer
les pièges de la nature jusqu’à être suffisamment rusé pour créer un
système moderne et « réfléchi ». L’ère tribale se termine, l’age de civilisation fait ses premiers pas…

 

BOBBY INVENTE LE CAPITALISME

Premiers
pas dans cette ère nouvelle et premier choix, celui de l’orientation de
votre empire : religieux, économique, ou militaire. Ici la map jouable
n’est plus une région, mais la planète toute entière, séparée en zones
dont vous pouvez prendre (et bien sur perdre) le contrôle. Plus de
système d’experience, la progression se fait en fonction des villes
capturées, jusqu’à ce que toute la surface du globe soit votre. Pour y
parvenir, vous aurez le choix entre convertir vos ennemis, les
« acheter », ou bien sûr les combattre. Les unités à votre dispositons
sont uniques, et séparées en quatre groupes : terre, mer, air, puis
spatiale, qui marquera la fin de l’ère moderne (les avions et vaisseaux
se débloquant au cours de l’âge de civilisation au fur et à mesure de
votre développement). Tous les bâtiments et unités peuvent être designé
par vos soins, mais comme pour les ages précédents, Maxis à pensé à
vous et de nombreuses structures et troupes seront prédéfinies pour
ceux qui ne souhaitent pas s’attarder sur les créations. Ressouce
principale, et petit clin d’oeil au chef d’oeuvre « Dune », c’est l’épice
qui, exploitée, vous permettra de contruire toutes vos structures et
unités. La difficulté se corse ici, car avec de nombreux pays présents,
les combats sont nombreux, et réguliers. Il
faudra donc toujours préter attention aux actions de vos voisins, tout
en développant votre stratégie de conquête à l’échelle mondiale. Bobby
est maintenant assez « intelligent » pour vouloir, et pouvoir conquérir
le monde (car Bobby aime bien faire comme les êtres humains) et ses
troupes sèment le chaos et la destruction sur la surface du globe. Concernant
votre ville et celles qui tomberont sous votre joug, le côté gestion
prend ici plus d’importance, avec la prise en compte du moral de vos
citoyens. Ainsi, si une usine permet d’augmenter votre production, elle
à pour effet négatif de baisser le moral de vos chers habitants. Pour
remédier à cela, des constructions tels centres de loisirs, plantes, et
fontaines décoratives en tout genre permettront de contrer cet effet
néfaste, afin que les habitants puisse bosser, et se tuer à la tâche en
permanence, mais se distraire le soir devant un bon film (c’est étrange
comme cela me rappel quelque chose…). Une fois la conquête du monde
achevée, le monde étant sous ses Ô sacro-saints ordres machiavéliques,
Bobby est maintenant tranquile et peut se consacrer entièrement au
développement de vaisseaux lui permettant d’aller pourrir la tronche
aux habitants de l’espace (oui parce que ça fait maintenant des
millénaires qu’il éradique tout ce qui traîne sur la surface du globe,
du coup, Bobby s’ennui maintenant). Et c’est avec appréhension, et
réfléxion sur les conséquences de vos actes sur la surface du globe,
que vous quittez nonchalament votre planète, afin de visiter l’espace
inconnu et infini…Vous voilà dans l’ère spatiale !

 

BOBBY TELEPHONE MAISON

Vous
voilà propulsé vers l’infini et au delà… votre vaisseau semble
stable, tous les indicateurs sont au vert, et l’espace n’attend que
vous pour être exploré. Le contrôle de votre vaisseau se fait à la
souris, et votre experience sera maintenant représentée par un système
de badges, récupérés au fil de vos découvertes et explorations. Ceux ci
débloqueront des améliorations, qui permettront votre montée en grade,
jusqu’a devenir LE super empereur de l’espace. Vous voguez ainsi
librement au gré des vents spatiaux, et l’arrivée en orbite autour
d’une nouvelle planète vous permettra de descendre dans son atmosphère
afin de l’explorer plus à fond. L’essentiel du jeu sera tournée vers
l’exploration et le développement de votre race par vos découvertes.
Un système de communication avec votre planète vous permettra de
recevoir vos informations et directives, mais aussi, en revenant à
votre home sweet home de l’espace, de continuer à faire évoluer votre
grande civilisation, qui à tant su marquer l’histoire. Je ne
développerai pas plus ce test quant à cet ère, afin de ne pas vous
spoiler la fin du jeu, mais aussi et surtout car l’essentiel de cet
phase étant tournée vers l’esploration et la découverte scientifique,
il serait dommage de vous gacher ce plaisir.  Bobby a ainsi
perduré, a su s’adapter à son climat, se faire des alliés, ou des
ennemis. Il a pu, à force de labeur, bâtir au fil des millénaires une
civilisation qui domine maintenant l’espace, et votre fresque
d’évolution vous rappellera les si bons, et mauvais moments qui ont fait
de lui ce qu’il est aujourd’hui : un conquistador spatial aux dents
longues et aux griffes acérées.

Conclusion

Ici prend fin le test de ce petit
jeu fort sympathique. A vous de découvrir, et bâtir une civilisation
digne de ce nom, qui saura au terme de ses découvertes s’envoler vers
les cieux sombres et tumultueux de l’espace et du temps. A noter la
possibilité de partager en ligne vos créations, quelles qu’elles soient,
et de découvrir celles des autres. Car de toutes façons, une fois arrivé à
ce stade, il ne vous restera plus qu’a recommencer, en adoptant de
nouvelles stratégie, afin d’exploiter pleinement les possibilités
de ce soft unique, coloré, et au concept si novateur que certains
développeurs vont avoir des idées à plancher pendant les prochains mois,
voir années… Spore, titre inattendu et véritable bombe d’idées, un
jeu à ne pas mettre entre toute les mains, sous peine de voir certains
de vos amis réduire à néant leur vie sociale…

Les Plus

Les Moins

Appréciation globale