Rome Total War

Auteur : Redge

Test Rome Total War

Face à la réussite sans équivoque de Shogun total War (STW) et de Medieval Total War (MTW), on ne pouvait qu attendre avec impatience le dernier opus estampillé « Total War » de Creative Assembly, à savoir Rome Total War (RTW).On ne peut s’empêcher de comparer RTW à son prédècesseur MTW, et de se rendre compte que fondamentalement, on a à faire au même jeu à peu de choses prêt. Cependant, RTW est bourré de petits plus, qui ajoute énormément au gameplay et à l’immersion, et qui font de RTW un très bon titre, même s’il n’est pas fondamentalement novateur. Bref, RTW, suite logique et sans révolution de MTW, mais avec un enrichissement certains, qui ravira à la fois les nouveau venus dans le monde « Total War », comme les habitués… Mais rentrons dans le détail.

Qu’est ce que le principe « total War »

Sous cette appellation se cache en fait une série de jeux de stratégie « deux en un ». Il s’agit d’abord d’un jeu au tour par tour, sur une carte réaliste du style diplomatie, où vous avez pour mission de faire évoluer votre faction, d’un point de vue social, économique et militaire. A cette phase de jeu déjà prenante, s’ajoute une gestion des combats en temps réel en 3D, où s’affichent sur le champ de bataille, des milliers d’unités (pour autant que la puissance de l’ordinateur le permette), de diverses natures (infanterie, artillerie, cavalerie, archers, unités spéciale), et bien entendu, chaque unité acquière de l’expérience au fur et à mesure des combat. La première qualité des « Total War » c’est leur durée de vie. Du fait qu’il s’agit en gros de « dominer le monde », ne comptez pas finir une partie en une soirée. Mais le jeu est tellement prenant, qu’on est ravi de revenir jour après jour pour faire évoluer son empire.
Donc après la période médiévale, nous voici tout droit retomber dans l’antiquité, avec ses grandes civilisations et son lot de complot pour la domination du monde (de l’époque… donc du bassin méditérranéen)!

Afin d’y voir plus clair dans ce test, nous allons le diviser en deux parties, tout comme dans le jeu: La phase gestion (tour à tour) et la phase combat (temps réel), avec bien entendu, les nouveautés par rapport à MTW, ce qu’on a aimé, ce que l’on a moins aimé.

Phase stratégique :

Un effort graphique a clairement été fait pour rendre cet aspect du jeu beaucoup plus convivial. Vous pouvez voir sur les deux images qui suivent, la vue de la carte RTW et celle de son prédécesseur MTW. Au niveau sonore, ça colle bien avec l’ambiance (surtout des combats), sur la carte stratégique, la musique est parfois pénible car mal choisie.

A noter également que les personnages représentant vos armées/unités/diplomates se déplacent avec une animation, et non pas comme un vulgaire pion de jeu de plateau. Effet visuel non essentiel, mais qui est tout de même plus sympathique. De nombreuses innovations dans RTW ont retenu mon attention :

Contrairement à MTW où le mouvement des  » pièces  » sur la carte était relativement simple (en un tout, vous pouvez aller d’une région vers une autre), dans RTW la gestion de l’environnement a fait son apparition. Le relief est pris en compte et pour aller d’un point a un autre, il vous faudra tenir compte du terrain, de la présence de montagne, de rivière etc… Bref au cours d’un même tour, vos déplacements vont dépendre de l’environnement géographique. Comme illustré sur les images suivantes, vous pouvez vous rendre compte que le mouvement de mon unité (zone de déplacement en un tour en vert) est beaucoup plus limitée dans le deuxième screen que dans le premier, en raison du passage de la montagne, alors que dans sa position précédente, l’unité avait une plus grande amplitude de mouvement. Dans le même esprit, vous avez la possibilité de construire des routes pour augmenter la distance de déplacement de vos troupes lors d’un tour.

Du point de vue diplomatique, les option sont beaucoup plus nombreuses que MTW, vous pouvez vraiment décider des options diplomatiques avec vos voisins, comme l’autorisation de traverser votre territoire pour une armée alliée (chose qui était impossible dans MTW), également la possibilité d’ouvrir des routes commerciales etc… La phase diplomatique est très simple et repose sur un système  » je te propose cela, en échange de cela « . Ces option offre tout bonnement beaucoup plus de possibilité que MTW !

Vous avez également la possibilité de mettre les cités vous appartenant, en gestion automatique, avec des options de type  » politique économique « ,  » politique militaire « ,  » politique technologique « ,  » politique culturelle  » et qui vous permet donc de vous affranchir de la gestion de certaines villes qui ne vous paraissent pas essentielles. A ce sujet, sachez qu’une ville que vous venez de prendre, et dans laquelle vous ne laissez pas un gouverneur ou un membre de votre famille, passera automatiquement en autogestion.

Tout comme dans MTW, vous avez la possibilité de former vos troupes, de reconstituer vos unités après une bataille pour qu’elles retrouvent leur effectif d’origine, de recruter des mercenaires (très coûteux dans RTW).
A noter que quand deux armées (qu’elles vous appartiennent ou qu’il s’agisse d’une de vos armées et d’une armée alliée) attaque une troisième armée, vous devrez alors jouer l’armée concernée (celle qui attaque ou qui est attaquée), la deuxième armée alliée sera gérée par l’ordinateur. Pour être plus explicite, voici un exemple :
Une de mes armée est attaquée par une armée ennemi, et j’ai juste a coté une deuxième armée, mon ennemi lui a deux autres armées a portée aussi. Dans la phase de bataille en temps réelle Je vais donc jouer mon armée qui est attaquée (729 hommes) et l’ordinateur jouera celle de 982 hommes. Il y aura donc durant la bataille, mes deux armées présentes. De la même façon, mes ennemis seront 355+545+103 hommes. Une nouveauté non négligeable, et je suis soulagé de voir que le système de renfort au « goutte à goutte » de MTW ait été abandonné.

Enfin vous retrouvez les recettes classiques des anciens opus, à savoir, alliance, mariage, trahison etc…

Un petit bémol cependant, il n’est toujours pas possible de jouer les batailles navales, dont l’aboutissement est toujours géré par l’ordinateur.

Un détail important, vous ne pouvez pas jouer toutes les factions dès le début. Au départ vous n’avez le choix qu’entre les trois maisons romaines (Julii, Brutii, Scipii ) qui servent toutes trois la toute puissante Rome (faction SPQR, non jouable). Pour débloquer les autres civilisations il vous faudra mener à terme cette campagne (les factions que vous éliminez, sont au fur et à mesure débloquées).Et ce n’est pas le nombre de faction qui manque, pas moins de 20!.

Bref on regrettera de ne pouvoir commencer le jeu en jouant les cités Grecs ou les Egyptiens, mais la campagne dite  » impériale  » est très bien faite, puisque vous devez vous acquittez de mission pour le sénat et faire grandir votre popularité auprès de Rome ! bien entendu les autres familles romaines ne se laisseront pas faire, et l’affrontement avec ces familles et Rome, sachez le, est inévitable.
Pour les impatients, cette campagne peut être raccourcie lors de la création de la campagne..

Si comme dans MTW, la carte est divisée géographiquement en territoire, il est plus difficile de déterminer les frontières visuellement dans RTW et donc le jeu est quelque peu plus confus le temps de s’y adapter, dommage. Cependant, tout comme à l’époque, la notion de frontière ne correspondait pas à des traits sur une carte. Je vous conseille fortement l’utilisation de la minimap, qui elle fonctionne de façon traditionnelle avec les territoires bien délimités.

Il faudrait plus qu’un test pour décrire la phase stratégique de RTW, qui est énormément plus riche que MTW, et beaucoup plus réaliste et moins simple, une phase du jeu où la réflexion est primordiale. Il existe beaucoup d’autres nouveautés, comme le blocus des ports, la suite des membres de votre famille (serviteurs, médecins, astrologues) qui augmentent leurs compétences. Mais je vous laisse la joie de découvrir !

Phase de combat :

Les phases de combat constitue un moment très jouissif des  » Total War « , où voir ces milliers d’unités s’affronter au milieu des cris, du feu (oui dans RTW, les bâtiments prennent feu !) et du sang. 10 000 unités affichées annoncées ! Est-ce possible ?!!! Et bien oui ! C’est une question de résolution. Vous avez quatre résolutions possibles pour une unité (option  » échelle des unités « . En mode petit, une unité de garde civile par exemple aura 20 soldats (+1 officier), en mode normal elle passe à 40, en mode  » grande  » elle passe à 80 et en mode  » énorme « , elle passe à 160. Donc cela ne dépend pas de la taille de votre armèe, mais de la résolution. La taille de votre armée en nombre d’unités affichées sera dépendante de votre résolution et donc des performances de votre machine.

Les phases de combat ressemblent en tout points, en tous cas dans l’aspect général, à MTW, mais en beaucoup plus beau et réaliste ! RTW présente dans ses phases de combats des nouveautés que j’ai vraiment apprécié et qui change vraiment la façon d’appréhender ces batailles épiques. Donc je ne vais pas faire ici un listing des nouveautés, mais juste vous parler de trois nouveautés, rien que pour vous mettre l’eau à la bouche !

Primo, les unités sont très variées (Chars à faux, cavalerie diverse et variée, infanterie de tout type, chiens dressés et cochons incendiaires), et beaucoup possèdent des  » styles spéciaux « , qui vont de se mettre en positions de tortue pour certaines troupes romaines (pour se protéger des flèches), en passant par la position phalange des unités de type Hoplites, très efficace contre la cavalerie ou par la capacité d’enflammer les flèches des archers, faisant moins de dégâts, mais semant le trouble dans l’armée adversaire.

2. l’apparition d’un concept que j’adore, que j’appellerai  » impact au contact « . Lorsqu’une cavalerie par exemple (valable pour les éléphants ainsi que pour les chars) charge sur des fantassins, elle bénéficie d’un bonus qu’on peut appeler  » impact au contact « . De ce fait, l’infanterie attaquée subit de lourdes pertes avant de pouvoir réagir et contrer la charge de la cavalerie. Cette notion d’impacte d’une charge de cavalerie sur une infanterie est très bien rendue visuellement.

3. Les sièges ressemblent enfin à de vrais sièges, avec la possibilité d’utiliser des tours de siège, des béliers, des échelles, et de prendre ainsi les rempart d’une ville ! mais l’assaut d’une ville ne s’arrête pas là, il faut aller dans le centre pour prendre possession de la place centrale de la ville. Les sièges deviennent un vrai régal, car une ville assiégée se défend très bien et il est plus difficile qu’il n’y parait lorsqu’il s’agit d’une grosse ville.

A noter la possibilité de jouer des batailles  » arcadisées « , mais éthiquement, il est hors de question que je teste cette option!

Mode multijoueur. Le mode multijoueur est exclusivement dédié au mode Bataille, donc pas de gestion ou de stratégie comme en mode solo, ce qui est très dommage, mais conceptuellement, un jeu au tour à tour est difficile à adapter pour le jeu On-Line. Pas grand chose à redire sur ce mode, il fonctionne bien, on trouve facilement une partie et des joueurs. On regrettera cependant un peu de lag (faut dire que ça fait beaucoup d’unités affichées aussi….), et le temps de parametrage parfois un peu long avant qu’une partie ne commence vraiment.D’un autre côté, une fois plusieurs bataille enchainées, on retourne vite au mode solo, dans lequel ce jeu prend toute son ampleur.

Conclusion.

Même si ce titre ne révolutionne pas le genre, ni le concept du jeu de stratégie hybride (tour à tour / temps réel), et qu’il ne diffère pas de façon drastique de son prédécesseur Médiéval Total War, il possède des innovations qui le rende vraiment attractif, et qui font passer MTW pour un ancêtre. Graphiquement c’est beaucoup plus beau, même si ça reste malgré tout très « polygonal avec texture ». Si vous avez aimé Medieval Total War, vous adorerez Rome Total War, malgré l’impression de déjà vu.
Je regrette que le mode campagne soit imposé, et qu’il soit nécéssaire de finir la campagne romaine pour pouvoir débloquer les autres factions, mais Rome ne s’est pas fait en un jour!

On espère qu’un jour, Creative Assembly saura révolutionner le concept du « Total War », car même si RTW est très reussi et apporte vraiment des « plus » dans le game play par rapport à MTW, et sans remettre en cause le concept « Total War », la réalisation elle, s’essouffle un peu aujourd’hui.

 

Les Plus

– L’immersion complète des « Total War »
– La richesse du GamePlay
– La durée de vie
– Les améliorations par rapport à MTW

Les Moins

– Pas vraiment nouveau
– Mode Multijoueur sans dimension

Appréciation globale

Une valeure sure et un jeu de qualit comme on aime en voir, mais il en faudra plus pour nous surprendre au prochain « Total War ».