Heroes of Might and Magic V

Voici arrivé le cinquième opus d’une des séries les plus célèbres dans le monde du jeu de stratégie. Il s’agit bien sûr du mythique Heroes of Might and Magic ! Pour ceux qui ne connaissent pas (j’espère qu’ils ont de bonnes excuses), il s’agit d’un jeu en tour par tour dans un univers d’héroic-fantasy où le joueur possède des cités et dirige des armées représentées par des héros.

Après la chute de 3DO qui a crée la série jusqu’à l’échec du quatrième épisode, c’est Ubisoft et Nival qui ont repris le flambeau essayant de mettre la légendaire série au goût du jour.

C’est un test bien difficile pour moi car le II et le III sont en ce moment même installés sur ma machine. Inutile de vous dire que j’attends Ubisoft au tournant avec un peu d’appréhension.

La grande nouveauté

Alors, « remettre au goût du jour », que cela veut-il dire ? On pourrait débattre longtemps sur cette question, mais pour le géant du jeu vidéo, il s’agit bien sûr de la 3D ! Vous savez, ce qui attire les nouveaux joueurs comme des mouches – « Waaa c’est magnifique ça doit être un super jeu de stratégie ! » ou encore « Génial tu as vu ? On peut zoomer sur les seins de la déesse ! » C’est vrai que c’est super utile pour un jeu de stratégie. Mais bon je vais arrêter de faire le vieux nostalgique, il faut bien vivre avec son temps…
Donc je disais, voici venu le premier Heroes of Might and Magic en 3D ! Caméra mobile, super zoom, vous pouvez vous amusez comme un petit fou. Maintenant, on pourrait se demander à quoi sert la 3D dans ce genre de jeu ? Et bien, d’après ce que j’ai compris, cela sert à nous emm…nuyer ! En effet, le producteur du jeu a déclaré que si on ne bouge jamais la caméra, on passera à côté de 10% des bonus disséminés sur la carte de jeu, si ça ce n’est pas une bonne nouvelle ! En plus de jouer à un jeu de stratégie, vous jouez également à être réalisateur de cinéma dont le but consiste à avoir le meilleur angle pour voir le max de trésors !
Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas que cet inconvénient. Bien évidemment, il vous faudra la configuration matérielle à la hauteur pour faire tourner le jeu.
On va terminer cette rubrique par le fait que la visibilité est souvent encombrée dans les sous-sols avec des stalagmites qui nous cachent une partie de l’écran. Inutile de vous dire que c’est dans les souterrains que vous passerez votre temps à bouger la caméra pour savoir où aller …
Bon, voilà ! J’ai poussé mon coup de gueule sur la 3D totalement inutile qui n’apporte que des inconvénients. Il fallait que ça se sache. Parce qu’à partir de maintenant, il n’y aura pratiquement que des points positifs 😉

Campagne & mutli

Le déroulement des missions se déroule comme pour Warcraft 3, c’est-à-dire que l’on va jouer les factions les unes après les autres : Havre, Inferno, Nécropole, Donjon, Sylve et Académie avec 5 missions pour chacune.
On garde son héros le long des 5 épreuves avec son expérience et ses compétences. Malheureusement, ses artefacts (puissants objets magiques) et son armée sont perdus. Malgré tout, à chaque début de mission, on peut choisir un bonus afin de booster notre départ (artefact, troupes, ressources).
Bon ensuite, il ne faut pas s’attendre à un scénario de la mort qui tue. Dans les cinématiques réalisées avec le moteur 3D, on flaire direct qui est le traître. Ca gâche le suspens mais je n’ai pas l’impression qu’il faille s’attendre à grand-chose de ce côté-là dans les jeux de stratégie.
Néanmoins, cela ne manque pas d’humour avec ce pauvre démon qui se tapent tout sur le dos : anciens ennemis, anciens alliés, elfes, … D’ailleurs, ceux-ci se font cassés gaiement. Quelques phrases d’Agraël à leur propos :
« Cueilleurs de fleurs »
« Eleveurs de fées »
« Fleuristes pédants »

Pour finir avec la campagne, on notera une difficulté parfois accrue alors que nous sommes encore au commencement. Notamment pour la mission 3  de la campagne 2. Quelques petits conseils pour ceux qui seraient bloqués :
– Les héros elfes ne vont jamais en territoire démons.
– Ils ne capturent pas non plus les villes elfes non défendues (sauf si ils en ont plus aucune).
– Faites donc courir le puissant héros elfes après vos héros en attendant d’avoir l’armée suffisante pour le vaincre.

En mode solo, parallèlement à la campagne, vous trouverez le célèbre mode escarmouche où vous pourrez jouer un scénario (seulement 6 disponibles pour l’instant) mais aussi les cartes multijoueurs contre l’Intelligence Artificielle.

Enfin, du côté du multi, vous retrouverez avec plaisir le mode « Hot Seat ». Tout ceux qui ont déjà essayé savent de quoi je parle. Un véritable plaisir de jouer l’un après l’autre avec son ami d’enfance sur le même ordi pendant les longues nuits orageuses.
Par contre, le serveur Internet est vraiment décevant, une ergonomie très très moyenne, pas de canal par pays, peu de joueurs. Bref, ce n’est pas trop un jeu à jouer sur le net malgré les efforts qu’ont fait les développeurs comme le mode Duel ou le mode fantôme.
Avec celui-ci, il vous est possible d’entreprendre certaines choses (exploration, influence, protection, …) sur la carte d’aventure pendant que les autres joueurs humains effectuent leur tour de jeu.
Note : Pour jouer sur le Net, tapez votre clé en minuscules bien qu’elle soit écrite en majuscules sur le livret…

Nouveau système de combats

Heroes 5 a été l’occasion pour Nival Interactive d’instaurer un nouveau système de combat qui se veut plus dynamique, le rapprochant ainsi du temps réel. Durant l’affrontement, une barre d’initiative est disponible en bas vous montrant l’ordre dans lequel les créatures des deux armées vont jouer. Ce n’est pas bêtement du tour par tour car une créature rapide avec un bon moral et une initiative excellente pourra jouer 4 fois alors qu’une unité lente avec des facteurs défavorisant n’aura même pas encore bougé le petit doigt. Contrairement au troisième opus, le héros peut combattre (mais ne peut pas mourir). Quand cela sera le tour du héros, vous aurez le choix entre une attaque classique ou lancer un sort.
Avant de porter une attaque, vous pouvez voir combien de créatures ennemies vont périr. Un bon point ou un brise-suspens ? A vous de juger.
Allez, donnons un bon point à la 3D : vous avez la possibilité d’activer une caméra qui zoomera sur le combat à chaque action. Même si cela s’avère sympathique au début lorsque l’on suit la flèche de notre archer à la façon « Robin des bois, prince des voleurs », je suis prêt à parier que nombre d’entre vous désactiveront cette option pour gagner du temps.

Principes du jeu

Voilà ! On vient de passer en revue les nouveautés, le reste reprend les points forts de la série. Pour ceux qui ne connaissent pas, vous démarrez avec une cité et un héros. Dans votre château, vous pouvez construire un bâtiment par jour. Ces structures sont diverses et variées, cela va du rempart qui protégera votre cité aux multiples améliorations pour recruter des créatures de plus en plus puissantes en passant par une guilde des mages qui enseignera des sortilèges à vos héros. Mais vous pouvez aussi faire une taverne où les rumeurs circuleront, une forge pour acheter des machines de guerre, un marché pour faire du troc, etc…
Chaque jour, vos héros disposent d’un certain nombre de points de déplacement. Ils peuvent ainsi parcourir la carte d’aventure, découvrant des trésors, des mines qui vous fourniront des ressources régulièrement, et une multitude d’emplacements clés qui vous feront progresser dans votre quête. Chaque héros a une jauge d’expérience qui se remplit combats après combats contre les créatures qui peuplent ce monde (ou contre les héros ennemis). Si le héros passe un niveau d’expérience, vous aurez la possibilité de lui choisir des aptitudes ou des compétences particulières comme une meilleure logistique pour avancer plus loin chaque tour.
Pour ceux qui se posent des questions sur la diversité, voici quelques chiffres officiels :
200 compétences
170 capacités
40 sortilèges
Et je ne sais combien de créatures différentes !!

Graphisme, bande son et GamePlay

Au niveau des graphismes, outre la 3D, c’est du Heroes, c’est-à-dire un univers riche en couleurs. C’est vraiment très chatoyant et les tons sont vifs ! Bref, on est bien immergé dans l’ambiance. Il faut dire que les musiques sont aussi impeccables et remplissent bien leur rôle envoûtant. Au niveau des effets sonores, vos proches se demanderont ce que vous faites sur l’ordi lorsque une vierge sanglante (une créature neutre) se fera attaquer … mais bon, c’est plutôt correct en général.

L’interface est elle aussi bien pensée car très simple, il n’y a que l’essentiel. Tout se résume en quelques boutons et vous prendrez rapidement vos marques. Ils sont peu nombreux et bien gros, pas moyen de rater la petite option super utile.

Divers

On peut regretter que l’organisation des sauvegardes soit assez fouillie. Tout est mélangé dans un seul et même répertoire (campagnes, scénarios, escarmouches, …), difficile de s’y retrouver après deux jours de jeu. On aurait aimé une gestion des dossiers pour ranger nos sauvegardes.

Dans la rubrique « En vracs », on peut regretter la traduction d’Undead. « Non-mort » à la place de « Mort-Vivant », une erreur de traduction vraiment grossière.

Terminons sur des points positifs comme la bonne stabilité du jeu, je n’ai eu absolument aucun plantage durant mon test. Cela ne veut pas dire que c’est parfait de ce côté-là car quelques bugs subsistent mais rien de bloquant. De plus le « Alt-Tab » est vraiment très fluide malgré le jeu gourmand. Un bon point lorsque l’on compare Civilization 4 à côté.
Enfin, notons la bonne réactivité des développeurs qui ont sorti un premier patch moins d’un mois après la sortie de leur bébé.

Testé sur une version commerciale française.

 

Les Plus

Les Moins

Appréciation globale