Black and White 2

Voici le dernier jeu hybride de Peter Molyneux, personnage illustre du
jeu vidéo, qui a commencé sa quête des simulations divines avec le
célèbre Populous à la fin des années 80. Avant de poursuivre dans la
mise en scène des forces du mal dans Dungeon Keeper (1997).

  « Qu’il est bon d’être méchant »

C’est en 2001 que Monsieur Molyneux revient avec un jeu mixant ses deux
premiers concepts, la simulation divine et le bien contre le mal.
Auquel il ajoute un aspect tamagotchi, ce qui donnera le très
controversé Black & White.

Quatre ans, LionHead (son studio de développement) remet le couvert
avec un deuxième épisode qui se veut plus peaufiné, ayant tiré partie
des critiques du passé.

Le concept de Black & White

Objectif

Vous incarnez un Dieu. Seul une main vous représente sur Terre. Sachez que le principal but d’une divinité est d’avoir le plus de croyants
possibles
. Ainsi vous commencez avec un village, et vous devez
convertir les villages adverses défendus par d’autres Dieux.

Pour cela, vous pouvez faire ce que vous voulez. Soit incarner le Bien
en bâtissant une cité prospère qui attirera les villageois de toute
l’île. Soit grâce aux forces du mal en envoyant une armée capturer de
force les villages cibles.

Il n’y a pas de bonnes méthodes, il y a votre méthode. Au fil du jeu,
votre profil va se dessiner ; la main qui vous incarne et vos villages
refléteront votre alignement
. Plus vous tendrez vers le mal, plus votre
main deviendra rouge et crochue tandis que votre village sera sombre et
lugubre.

Au contraire, si vous êtes plutôt du côté du Bien grâce à vos actions
bénéfiques, votre cité sera claire, resplendissante et de petites
fleurs toutes mignonnes pousseront un peu partout.


La créature

Afin de vous aider dans cette épreuve difficile, vous pouvez choisir un
avatar qui vous représentera sur Terre
. Cette représentation est sous
forme d’une créature, au choix : vache, lion, loup ou singe.

Au début du jeu, vous la récupérez et c’est un bébé qui a tout à
apprendre : manger, dormir, faire ses besoins, jouer, gérer un village,
combattre, faire le bien, faire le mal.

Puis elle grandira et deviendra de plus en plus puissante.

Comme vous et votre village, cette créature possèdera un alignement. Si
elle répand le mal en écrasant tout sur son passage, aussi bien chez
vous que chez l’ennemi, elle deviendra courbée, ses crocs s’allongeront
et des cratères de magma en fusion prendront la place de ses empreintes
sur le sol.

A l’inverse, une créature qui aide les villageois en récoltant où en
construisant deviendra étincelante et des jolies plantes pousseront sur
son passage.

Son alignement va donc être calculé selon le comportement que vous
allez lui faire adopter. En effet, après chaque action, vous pouvez la
caresser
(cela l’incitera à recommencer) ou la taper (plus vous
taperez, moins elle le fera  – Mais que fait la SPA ?).


Citation de la créature : « Je ne mangerai jamais mes joujoux, ils sont trop caoutchouteux »


Quoi de neuf dans ce deuxième épisode ?

Le prestige

Grâce au rayonnement culturel de votre village devenu une cité
géante et prospère
, votre prestige va augmenter. Plus il sera important
relativement à celui des villages environnants, plus les habitants aux
alentours quitteront leurs chaumières pour venir s’installer chez vous.
Ils apportent quelques ressources au passage, ce qui n’est pas plus
mal. C’est comme cela que l’on capture des villages de manière «
gentille ».

Vous pouvez augmenter votre prestige en construisant des bâtiments
glorieux et en décorant votre village avec des statues et autres
colonnes dignes des architectures grecques et romaines. Votre
alignement bénéfique vous rapportera du prestige supplémentaire.

 

L’abondance de ressources grâce à vos disciples fermiers, forestiers,
mineurs, … rendra votre population heureuse, et si vous portez
suffisamment attention aux besoins de votre peuple, cela améliorera
également votre prestige.


Les points de croyance

En remplissant certains objectifs durant les parties, que ce soit des
quêtes secondaires, atteindre certains stades ou tout simplement gagner
l’île, vous gagnez des points de croyance.

Je vous cite quelques objectifs :

– Basculer du mal vers le bien

– Atteindre 500 de population

– Construire 10 maisons avec votre créature

– Faire 30 disciples reproducteurs

Grâce à ces points d’offrande, vous pouvez aller faire votre marché. Il
y a un endroit où vous pouvez acheter de nouveaux bâtiments ou sorts.
Les bâtiments servent à enrichir votre cité : maison, cimetière,
moulin, entrepôt, statue, garderie, prison, manoir, caserne, temple,
merveilles, etc…

Les sorts sont des miracles que vous pouvez effectuer : faire pleuvoir,
lancer une boule de feu, guérir, envoyer de la foudre. Vous pouvez
également les acheter à votre créature pour qu’elle devienne de plus en
plus puissante et efficace.

Néanmoins vous pouvez aussi acheter des choses moins chères et
peut-être plus futiles comme des joujoux pour votre créature (de la
poupée vaudou pour qu’elle devienne méchante à l’ours en peluche en
passant par la traditionnelle baballe)
ou encore des livres qui vous en
enseigneront davantage sur l’univers qui vous entoure et la fameuse
prophétie (je n’en dis pas plus).

L’armée

Grande nouveauté attendue dans cette suite, l’apparition de l’armée.
Oui, on peut transformer nos fidèles villageois en soldats ou en
archers. On peut aussi faire des remparts ainsi que des portes
gigantesques pour entrer dans notre cité. Le top du top est de faire
monter des archers sur les remparts.

Evidemment, toujours réaliste de ce côté, vous ne pouvez transformer
que les hommes en soldat, et vous ne pouvez en recruter plus que ce qu’il y a
de disponible dans votre ville. Ainsi si vous recrutez tous les hommes
et qu’ils se font massacrer, vous
aurez du mal à finir la partie où votre ville n’est peuplée que de femmes.

Point fort : l’expérience des escadrons est gérée. Jusqu’à 10 niveaux
d’expérience pour faire de vos petits villageois de véritables tueurs
professionnels. Bon, ne rêvez pas trop, ce sont souvent les archers sur
les remparts qui atteignent le grade le plus élevé ; le reste des
troupes au sol se faisant le plus souvent tuer par un rocher tombé du
ciel ou une créature méchamment énervée.

« Je pulvériserai les soldats ennemis et j’en ferai de la chair à saucisse »

Un solo court

Vous devez parcourir huit îles au total. Sachant que la première dure
cinq minutes et que sur la seconde il n’y a pas d’ennemi, cela
vous en fait 6. Six îles où l’objectif principal est le même : anéantir
l’ennemi.

Heureusement vous avez des quêtes secondaires (parchemins d’argent et
de bronze)
qui vous donneront des bonus. Ces missions auxiliaires sont
diverses et variées, voici quelques exemples :

– Attraper les veaux au vol qui sont mis au monde par une vache (on ne rigole pas merci)

– Aider un espion à trouver son chemin (un comble)

– Trouver sept minuscules statuettes sur toute l’île (à croire qu’ils veulent nous occuper de peur qu’on s’ennuie).

Heureusement, vous n’êtes en aucun cas obliger de les faire, sinon ce serait franchement lourd.

Pas de multijoueurs

Cela porte un sérieux coup à la durée de vie du soft. Un solo très
court comme on a vu précédemment, pas de mode escarmouche, ni de « bac
à sable » pour la créature. Faudra t-il attendre un hypothétique add-on
?

Une I.A débile ?

On regrette le comportement trop mécanique de la créature. En effet, on
peut cliquer sur les différentes actions possibles (après avoir « acheter » certaines) et la caresser pour les lui enseigner les unes après les autres ; ce qui dénature l’éduction. Cela
enlève l’esprit de découverte de la créature qui pointait son doigt
toute émerveillée dans le premier opus.

« Je n’arracherai jamais les arbres, en fait, j’aimerai en être un »

Un plus gros point noir est l’IA de l’adversaire qui envoie ses escadrons
un à un se faire tuer au même endroit. Où est la stratégie ? La plus
basique des tactiques massacrera votre ennemi qui a le QI d’une huître.
Il suffit
d’aller narguer les escadrons ennemis pour les attirer dans un piège
dans notre zone d’influence où on pourra allégrement leur balancer des
rochers, envoyer nos armées et notre créature afin de tuer 5 fois plus de
soldats que l’on en possède.

Et cela ne s’arrête pas là, nos soldats qui reçoivent des tirs de
catapultes ne bougent pas d’un poil ! Ils restent là jusqu’à se faire
tuer jusqu’au dernier. Bref, un comportement d’unité digne des premiers
jeux de stratégie des années 90.

Des bugs

Imprécision de la souris à laquelle on s’habitue à force (en
caricaturant : il faut savoir cliquer à côté de ce que l’on veut
sélectionner).

Les troupes ennemies qui passent littéralement à travers les murs des
remparts ! Alors ça, il faut le voir pour le croire, à vous dégoûter
totalement de la partie
lorsque les armées sont loin ainsi que la
créature. L’IA ennemie complètement débile envoie toujours des
escadrons chez vous alors qu’elle est en mauvaise posture, quel malheur
lorsque l’on voit qu’ils passent à travers nos murs pour entrer dans
une cité sans défense au-delà des archers sur les remparts.

« Je soignerai toujours nos escadrons, parce que j’ai un coeur gros comme ça »

Agréable

Je ne voudrais pas terminer sur les points faibles car Black &
White 2 est tout de même un jeu original
qui nous change vraiment des «
jeux à suite » actuels. On apprécie toujours de voir les mimiques de
notre créature.
Lorsqu’elle dort encore alors que le soleil se lève,
elle essaye de se cacher les yeux du jour et se tourne dos au soleil.
Ou encore quand elle fait un câlin à la peluche qu’on lui a offerte.

On appréciera également nos deux consciences (démon et ange) qui nous
accompagnent tout au long de l’aventure en nous faisant apprendre aussi
bien les rudiments que les trucs et astuces.

Bonus – extrait musical de Black and White II

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